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Une histoire de famille

 

 

 

Si les hommes avaient moins d'orgueil et plus de sagesse, ils regarderaient davantage vivre les animaux et les plantes.

"Christian Signol"

 

 

Hàu mitakuyepi, taŋyàŋ yahí !*

Bonjour à tous et bienvenue!

Laurent emàčiyapi na.

Je m'appelle Laurent.

Thiléhaŋyaŋg šúŋka iyéhaŋtu yaú líla iyómakiphi čha philámayaye ló.

Je suis heureux de votre visite au Temps des Chiens et vous en remercie.

Tókša akhé !

A bientôt !

 

 

 

 

Anáǧoptaŋ, abdéza uŋ, úŋkhaŋ sdodyáye kte !

Écoute, observe et tu sauras !

 

Mots que répétaient régulièrement les anciens de sa tribu à mon ami amérindien Larry, éducateur canin depuis 1970, lors de l’apprentissage de ce qui allait devenir son futur métier. Des mots qu’il me transmit à son tour lors de nos échanges, et que, sans même m’en douter, j’avais en fait appliqués durant mon enfance, aux côtés de mon grand-père.

J'ai grandi en Provence, entouré d'animaux, dans le respect de ces derniers et de la nature, bercé par le rythme des saisons, les parfums de la garrigue et le survol des oiseaux migrateurs, témoins discrets du temps qui passe sur nos vies.

 

De tous les membres de ma famille, l'un d'entre eux se démarquait de par sa singularité : mon grand-père maternel, Adrien. Cet homme de la campagne, simple et discret, un peu rêveur, était un grand amoureux de la nature et des animaux, qu'il semblait comprendre mieux que quiconque. Les bêtes devaient d’ailleurs le sentir, car elles le lui rendaient bien.

 

A voir la relation qu'avait mon grand-père avec ses chiens, certains allaient même jusqu'à imaginer qu'il parlait leur langue, d'autres arguant qu'il avait un don avec les animaux, si bien que famille, amis et voisins sollicitaient souvent ses conseils.

 

En réalité, plus qu'un don, je pense surtout que mon grand père savait observer, patienter, être à l'écoute et surtout capable de remise en question permanente. Fasciné par ce qui paraissait magique à mes yeux d'enfants, dès que je le pouvais, je les accompagnais, lui et Muki, un beagle au regard plein d'intelligence et d'espièglerie, lors de sorties en pleine nature ou encore visiter ces gens faisant appel à ses services. Posté à ses côtés, j’écoutais, j’observais pour mieux savoir : Anáǧoptaŋ, abdéza uŋ, úŋkhaŋ sdodyáye kte !

 

Aujourd'hui, certains diraient que mon grand-père pratiquait une approche systémique, consistant à prendre en compte tous les éléments de la vie du chien et de son entourage, humain mais aussi animal, pour atteindre le nœud du problème et essayer de le dénouer, rétablissant ainsi l'équilibre rompu. Mais à l'époque, ces mots-là n'étaient pas usités et mon grand-père était simplement connu pour être un homme sensible, éveillé et très ouvert, sachant naturellement prendre en compte les interactions et l’univers dans lesquels évoluaient les animaux afin d'aboutir à un résultat satisfaisant, tout en douceur. Il est en effet important de toujours garder à l’esprit que lorsqu'il y a un souci, cela est rarement la faute du chien, mais plutôt celle de l’homme, qui, à un moment donné, n'a pas su voir, lire, interpréter ou comprendre les signaux que lui a envoyé son compagnon à quatre pattes. D’où l’importance de se comprendre, pour évoluer ensemble, dans le respect, la tendresse et l’harmonie.

 

*Langue Lakota & Dakota.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

© Le Temps des Chiens .jpg
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